De Kyoto à Tokyo,
- Le 12/11/2021
Perdu dans les forêts Japonaises !
Le beau temps est de retour et nous sommes contents de repartir ! Après 40 kilomètres de feux rouge en zone périurbaine sur une route limitée à cinquante, nous faisons une halte bien méritée à Nara. Nous allons visiter un autre temple, mais surtout nous venons voir les daims qui y circulent en toute liberté ! Il y en a de partout et ils ne sont pas du tout sauvages, ils se laissent volontiers gratouiller surtout si vous leur donner un petit gâteux « spécial daims » à manger ^^.
Après cette balade animalière nous reprenons les motos pour nous rendre au mont Koya-San connu pour ses temples et son cimetière mystique caché dans la forêt.
Nous passons notre après-midi à déambuler dans le village avant de redescendre et de nous arrêter sur le bord de la route pour planter la tente. Nous sommes perdus au milieu de montagnes abruptes et recouvertes d’une dense végétation. La nuit est noire vraiment noire c’est presque oppressant ! Nous savons qu’il y a des ours au Japon, nous espérons juste qu’ils ne viendront pas nous saluer cette nuit. La tente est à cinq mètres de la route à la vue de tous mais nous savons que nous ne craignons rien, qui plus est personne ne passe par là.
Finalement nous n’aurons pas de visite nocturne, nous nous réveillons dans la brume, la journée ne s’annonce pas très belle. La tente est trempée d’humidité, impossible de la faire sécher, tant pis nous mettons les voiles car aujourd’hui nous voulons faire environ 300 kilomètres et au Japon ça peut être long ! Nous retraversons l’île dans l’autre sens par des petites routes histoire d’éviter les zones industrielles des villes qui s’étendent parfois sur des centaines de kilomètres ! Et on ne va pas se mentir, en moto ce n’est pas très drôle… Cela nous permet aussi d’observer les champs de riz et de thé.
En fin de journée nous nous faisons stopper net par une tempête de pluie, nous laissons tomber les cinquante derniers kilomètres et trouvons un hôtel dans la ville de Tsuruga pour passer la nuit.
C’est super-motivés que nous repartons le lendemain car nous prenons la direction de la « White Road » une des plus belles routes du Japon ! La matinée se déroule bien, nous arrivons vers midi avant le péage qui nous laissera emprunter cette fameuse route, nous en profitons pour manger un bol de Ramen dans un petit restaurant. C’est ici que nous allons voir débarquer un clan de singes, ils sont largement une vingtaine, ils traversent la route pour se rendre dans la forêt, quel spectacle nous n’en finissons pas de les regarder !
C’est enthousiaste que nous nous dirigeons vers la barrière, mais de loin la femme nous fait signe en croisant les bras comme pour nous dire que c’est fermé… Nous nous approchons, elle commence par nous parler en Japonais puis voyant que ça ne fonctionne pas elle sort une affiche de son bureau où il est écrit que les deux roues, les vélos et les piétons n’ont pas le droit d’emprunter cette route…Il s’avère que celle-ci traverse un parc national, et pour ne pas effrayer les animaux… bas voilà quoi ! Un peu décontenancés et déçus de ne pas pouvoir passer par là nous lui demandons par où nous pouvons contourner le parc car c’est un cul-de-sac. Cerise sur le gâteux il nous faut faire un détour de cent kilomètres pour rejoindre le village de Shiragawa ! Alors que la « White Road » c’était seulement 30 kilomètres… les boules ! Pas le choix nous filons car l’après-midi est déjà bien entamée. Mais ce n’est pas fini, en voulant faire plus cours de quelques kilomètres, nous prenons une minuscule route au départ goudronnée puis qui se transformera en chemin et qui finalement s’arrêtera net !
Demi-tour, ce n’est pas la journée ! Nous avions bien vu les panneaux à l’entrée de la route mais on ne lit pas encore le Japonais ! Bref nous arrivons au village vers 17h, nous avons pris du retard sur le planning car nous voulons voir encore pas mal de chose avant d’arriver à Tokyo, du coup nous décidons de faire un tour rapide dans le village et de repartir. Ce village est en fait un village traditionnel niché au coeur des Alpes Japonaise où l’on cultive le riz. Les maisons ont des toits recouverts d’un mètre de paille compactée, elles sont toutes faites de bois on dirait des chalets de montagne version Japonais, c’est plutôt sympa.
Quand nous quittons ce lieu la nuit commence déjà à tomber ! Nous entamons une énième petite route de montagne dans le noir absolu, nous allons faire encore une soixantaine de kilomètres avant de s’arrêter dans la petite ville de Funatsu sur un parking. Au Japon on trouve des « rest area » partout, c’est l’équivalent de nos aires d’autoroute, beaucoup de Japonais y passe la nuit dans leur voiture. Nous n’avons pas de voiture mais nous avons une tente et il est tard, il fait faim, alors nous la posons sur le bitume sur une place de parking et nous mettons les motos devant histoire de la cacher un petit peu… Voilà nos débuts en tant que motard-clochard qui font du camping-parking au Japon ^^ ! Au matin le parking est animé beaucoup de gens nous observent mais personne ne nous dit rien ils ont l’air plutôt amusé ^^, nous remballons et nous partons en direction du mont Haruna. La journée est grisonnante mais sans pluie, rien de particulier jusqu’au moment d’entamer la montée, là nous voyons quelque chose brûler sur le bord de la route et quelqu’un qui essaye d’éteindre le feu… Nous comprenons rapidement que c’est un motard qui a chuté et qui essaye d’éteindre sa moto en feu ! Ni une ni deux Edouard prend une bouteille d’eau pour le camping du soir et éteint l’incendie, l’homme à l’air un peu sonné mais rien de grave heureusement ! La moto par contre est foutue… Nous finissons par arriver au sommet, le mont Haruna est en fait un pic entouré par un lac, le paysage est sympa mais malheureusement le temps est brumeux.
En tout il y a trois routes qui se rejoignent en haut, elles sont très connu des amateurs de drift, on comprend pourquoi maintenant ! Cette fois si nous campons près d’un terrain de foot sous un chapiteau car le temps se gâte et nous voulons éviter de prendre l’eau ! Mais ça ne suffira pas, Edouard me réveille à 4 heures du matin, la tente flotte limite sur l’eau, les duvets et les tapis de sol sont mouillés… fait chier ! Nous enlevons toutes nos affaires pour les mettre à « sécher » dans les toilettes publique d’à côté. La pluie ne s’arrête pas de tomber, à six heures nous décampons, nous plions la tente tant bien que mal… la poisse ! Heureusement le temps va se dégager au fil des kilomètres et nous allons pouvoir profiter d’un peu de soleil. Au programme du jour une autre route de montagne car on adore ça et que les virages nous avaient manqué après les lignes droites de Sibérie ! Cette fois si elle se trouve près du village de Nikkò au nord de Tokyo, il a y en fait deux routes à sens unique une pour monter et une pour descendre. C’est certainement la route la plus tortueuse qu’on est faite au Japon !
Nous filons ensuite en direction du mont Fuji, nous passerons la nuit sur un autre parking dans la ville de Chichibu avant de nous y rendre. Ce matin-là pendant que nous plions la tente, une jeune femme qui a passé la nuit dans sa voiture nous offre du riz et un yaourt. Elle nous prend en photo mais avec notre propre téléphone on n’a pas trop compris mais elle était marrante ^^. Nous sommes super content d’aller voir le mythique mont Fuji, mais nous allons assez vite comprendre qu’il faut être patient tel un samouraï pour l’observer. En effet tous les nuages présents dans la ciel s’agglutinent automatiquement autour de lui ! Décidément ! Nous l’entreverrons à 6h du matin du parking sur lequel nous avons passé la nuit, cependant le temps de plier la tente et de faire quelques kilomètres pour avoir une meilleure vue, il aura déjà disparu sous une autre couche nuageuse… Tant pis il est temps pour nous de nous rendre à Tokyo et d’organiser le retour des motos en France, le nôtre aussi d’ailleurs !
Sur cette photo on devrait voir le mont Fuji au fond derrière la ville... mais c'est raté !